« Là » de Baptiste CROZE et Linda SANCHEZ

Vernissage le samedi 19 novembre à partir de 18h

du 16 novembre 2022 au ... 21 janvier 2023

ATTENTION : Les artistes ont gentiment proposé de prolonger l’exposition jusqu’au samedi 21 janvier à 18h. Profitez de ces quelques jours supplémentaires pour venir la découvrir !


ANGLE art contemporain a le plaisir d’accueillir dans le dispositif Résonance de la Biennale d’Art contemporain de LYON « Manifesto of fragility », l’exposition « Là » par les artistes Baptiste CROZE et Linda SANCHEZ.

Durant leur projet de résidence mission 2021 intitulé « Là », Linda et Baptiste ont appréhendé le territoire comme un carnet de création, un espace de sculpture, un atelier. Les deux artistes ont mis en lien leurs pratiques, leurs gestes et leurs outils, leurs univers de sculpteurs avec ceux du territoire drômois, dans plusieurs dimensions. Ils ont réalisé plusieurs rencontres et collaborations (agriculteurs et paysans, randonneurs, éleveurs, tailleurs de pierre…). A travers différents projets basés sur l’expérience du « faire », ils ont tissé des liens de confiance, amicaux et professionnels avec les habitants. Des échanges, des expériences, qui ont généré aussi des croisements inédits de personnes et de métiers, des espaces de récits, des performances, des installations sur site, des repas et des moments festifs.
Ces partages ont généré plusieurs partenariats; avec le Musée de la mémoire agricole de Montjoyer, association des chasseurs de Valaurie, association du tir à l’arc Valaurie, Cave les alyssas, Musée archéologique de Saint Paul trois Châteaux, Mairies de Chantemerle, Valaurie, Grignan, Roussas, et l’école supérieure d’art d’Annecy.
Un an plus tard, l’exposition « Là » est pensée comme une restitution et une continuité de ces expériences.

« Là » est un mot dans la langue qui pourrait être le petit dénominateur commun pour designer quelque chose, pour situer un objet dans l’espace ou pour marquer un instant dans le temps. Ca ressemble à la note de musique, à un mot qui fait une liaison entre d’autres, à une entité qui commence ou qui termine une phrase, presque à une ponctuation. Bien là, ancrée dans le présent mais abstraite en même temps.
L’exposition rassemble des propositions qui ont différents statuts (emprunts, prolongements plastiques, collaborations, éléments de séries) et sont présentées ici sans hiérarchie, mais plutôt comme des recoupements d’ensembles, éprouvant ce que ça dessine comme propos, comme récits.
« Una volta » est construite in-situ jouant avec la temporalité du ciment prompt et une chorégraphie de gestes à mi chemin entre celle du maçon et celle du sculpteur. « Parcelles » est un alphabet de signes; un puzzle issu d’un tranchage de mobiliers urbains. « Les gabarits » sont des formes déduites d’outils tranchants enquêtant sur l’histoire des techniques et les registres artisans, agricole et industriels; ils ont généré une mécanique de fabrication proche de celles des staffeurs et mouleurs.
La collection de sulfateuses empruntée au musée de la mémoire agricole de Montjoyer, témoignent d’une histoire parfois dramatique de nos usages de la terre, mais ce sont aussi des objets mémoriels qui nous lient et nous re-connectent à nos parents, grand parents et arrière arrière grands parents… « Neige » saupoudre du plâtre sous la pluie, c’est un haïku silencieux, qui regarde un paysage enneigé.
La « mesure du plomb » est un espace constellé de fils à plomb pas comme les autres; ce sont des doigts qui ont été moulés sur le modèle des doigts singuliers de tous âges et vécus des personnes (paysans, habitants, passants). Tous pointent le sol, vérifiant nos verticalités, nos « gravités ».
« Le maquis », habit du chasseur a perdu son camouflage, peut on se cacher par le vide?
« A main levée » trace et dessine une ligne qui fuit, à l’image des câbles qui défilent devant la fenêtre d’un train ou des lignes de route parfois continues, parfois pointillées.
Entre ces ensembles, ces séries et ces séquences, il y a des indices, des petites choses issues de l’atelier, des trouvailles de terrains, des chutes autonomes. Elles relient et tissent de nouvelles affiliations, des règles de lecture, des principes d’ équivalence entre des vocables formels et des matrices du langage…

Les artistes

Baptiste Croze construit des ensembles, qui fonctionnent en poupées russes. Des séries qui génèrent leurs propres règles et dans lesquelles il cherche des variables, des gammes, des élasticités. La main, dont la trace reste souvent invisible, est au centre de son travail comme figure symbolique et anthropologique. Et associé à la main, l’objet (chaîne de vie, flux, moyens de fabrication, propriétés stylistiques, ergonomiques) dans un contexte de société de consommation et de mondialisation. Il travaille autour des notions de mimétisme, de la reproduction, de la répétition, et du camouflage et le rapport aux signes s’opère dans ces glissements entre dessin, image et sculpture. Il crée des ensembles de détails et explore les porosités entre les médiums artistiques tel que la sculpture en image, l’histoire de nos représentations, le changement de valeur des choses, les systèmes d’identification et de mesure.
Baptiste Croze, est issu de l’école d’art de Grenoble en 2009. Il a réalisé plusieurs séjours de longue durée à l’étranger à Istanbul, à Liverpool, à Londres et à Madrid. Il expose régulièrement en France et à l’international; à l’Espace d’art contemporain, Genève; HLM, Marseille; au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne, au Sakıp Sabancı Museum, Istanbul, à la Collection Lambert (Avignon); à Institut Français de Sfax, Tunisie; à l’ Hôtel de Région à Bruxelles ; à la Galerie Alessio Moitre à Turin; à Le Magasin, Grenoble; à The Bluecoat, Liverpool ; à la A Foundation de Liverpool, à la TATE Modern, Londres. Et lors d’expositions personnelles : à la Kunstverein Wagenhalle-TAUT, Stuttgart, à La Permanence, Clermont- Ferrand, à l’ INSA, Lyon, à Chez Néon, Lyon, au Musée des moulages, Lyon. Il a participé à plusieurs programmes de résidences : Résidence croisée, ART3/Institut Français et Kunststiftung de Stuttgart, Astérides, Friche Belle de mai, Marseille, Résidence Croisée, AIR/Antwerpen, Anvers et Artistes-en-résidence, Clermont-Ferrand et Moly Sabata, Sablons. Il développe un travail de collaboration avec plusieurs artistes; Léo Durand, Simon Feydieu et Linda Sanchez. En 2021, Il sort trois éditions monographiques (ART/3 Valence et l’Institut Français, Stuttgart).

Linda Sanchez construit des principes de prises, d’enregistrement, de capture, entre sculpture et installation, dessin et vidéo. De l’horizontalité d’un plan d’eau à la trajectoire d’une chute, de la liquidité du sable à l’élasticité d’un liant, elle observe des phénomènes existants, les déplace, ajuste leur échelle, leur corrélation, leur durée. Des notions de hasard et d’ordre, de figures de chute, d’écriture du temps. Les œuvres fixent le mouvement dans la matière, l’écrivent, le mesurent ou le transcrivent. Procédés, opérations, mécaniques et systèmes, sont autant de modes de fabrication qui trouvent leur équivalence dans le langage de l’artiste. Un rapport à l’énonciation qui sous-tend, comme un script, un rapport non autoritaire au matériau en mouvement.
Linda Sanchez est issue de l’école d’art d’Annecy en 2006. Elle a mené plusieurs projets de collaboration avec des écrivains, chercheurs, artistes, et participe à plusieurs laboratoires (Rencontre avec Tim Ingold à l’Ecole des Beaux arts de Paris en 2014, participation au Laboratoire Espace Cerveau à l’IAC de Villeurbanne, Laboratoire des Intuitions). Elle a exposé en France et à l’étranger (expo personnelles et collectives) au Musée d’art contemporain et au Musée des Beaux- arts de Lyon, galerie la BF15, Fondation Bullukian à Lyon, Musée Château d’Annecy, Palais royal à Paris, à la FIAC Paris et à ARCO Madrid, Istambul Modern à Istambul, Institut français de Sfax en Tunisie, Tabbacalera Madrid, Casa Velazquez à Madrid, Blackwood Gallery à Toronto, à la Friche Belle de Mai Marseille, 62ieme salon de Montrouge, à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, Palais de Tokyo Paris. Elle est lauréate du Prix Rendez-vous 2008, du Prix Bullukian en 2014, du prix Révélations Emerige 2017 et du Prix découverte des amis du palais de Tokyo en 2018. Depuis 2018, elle est représentée par la galerie Papillon à Paris.

Nous vous attendons nombreux au VERNISSAGE, le samedi 19 novembre à partir de 18h !

Exceptionnellement, l’exposition sera ouverte au public dès le mercredi 16 novembre